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CPOM
Centre paroissial œcuménique
de Meyrin
17 juillet 2024
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Bulletin œcuménique 2024
En chemin vers Pâques
Le
chemin vers Pâques propose diverses étapes, dont celle de faire
mémoire que Pâques est la fête de la libération. Faire mémoire
signifie mettre et continuer à remettre des mots sur ce qui s’est
passé il y a très longtemps, ce temps où la bible raconte que le
peuple hébreu guidé par Moïse est sorti de l’esclavage en Égypte
et a traversé le désert.
Et ce temps de désert a duré très longtemps, la Bible dit même
trop longtemps !
Aujourd’hui, nous fêtons la libération en particulier le jeudi
saint, en partageant le repas que la tradition nomme SEDER, ce qui
signifie « en ordre ». C’est ainsi que nous sommes invités une
fois l’an à partager ce repas, en respectant le bon ordre des
gestes symboliques et des paroles ! Et cela fait que le passé
devient présent.
En rappelant que le peuple a été libéré de l’esclavage, nous
vivons aussi maintenant cette libération, qui appelle à d’autres
libérations, celles dont il est important de faire mémoire et
celles qu’il faut découvrir au présent. Nous sommes invités à
partager le repas « en ordre » de la libération. Ensemble. En
reconnaissance.
Vivre l’œcuménisme aujourd’hui
Un livre sorti en 2023, intitulé « le pasteur et l’évêque,
lettres pour faire tomber les murs », par Jean-Paul Vesco et Samuel
Amedro, me donne envie de partager avec vous quelques-unes des
pistes de sens qui y sont développées. En voici deux extraits :
- L’église est-elle en bonne santé ? … pas tant que ça disent
les auteurs, quand elle cherche trop à se défendre, quand elle
pense trop à elle-même, préoccupée par son avenir, inquiète de
ses manquements, de ses fautes passées, de sa disparition
programmée, bref de sa peur de mourir. Pensons ici au récit de la
tempête sur le lac quand Pierre marche sur l’eau. (Marc 14)
- Tant qu’il cherche à rejoindre le Christ, il n’a pas
conscience du côté incroyable de ce qu’il est en train de vivre
et il avance… mais dès qu’il se regarde marcher sur l’eau , la
peur se saisit de lui et il perd pied. La première maladie qui
atteint l’église est donc spirituelle .. quand elle se regarde
elle-même , elle se met à douter de ce qui devrait être sa force …
elle se met à se compter, à chercher à être d’une grande
taille, à faire le buzz, etc. Mais non ! Etre une église en bonne
santé, c’est être capable d’affronter la maladie spirituelle,
et se recentrer sur la mission qui est le contraire du repli sur soi,
mais au contraire une ouverture sur l’Autre, Dieu et les prochains.
En confiance, Ainsi, être œcuménique n’est pas un choix parmi
d’autres choix, c’est le centre de la foi, l’essentiel !
- La tentation prosélyte ? … toute la différence entre mission
et prosélytisme tient dans le regard que je porte sur l’autre
différent et sur la part de vérité qui l’habite. Etre
missionnaire c’est partir de l’autre, de sa foi, de sa soif de sa
quête, de sa part de vérité. Etre prosélyte au contraire c’est
partir de ma vérité à moi, absolutisée au regard de laquelle la
vérité de l’autre ne vaut rien ou si peu. Etre prosélyte c’est
avoir le dernier mot sur Dieu, de posséder les clés du salut. Etre
missionnaire c’est laisser transparaître quelque chose de la
présence de ce Christ qui m’habite et qui habite l’autre, de
cette bonne nouvelle offerte à tous. Entendons ce qui sonne juste en
l’autre et que nous avons peut- être négligé. Cet œcuménisme
est une source profonde de bonheur pour celui que les uns et les
autres appellent « notre Père ».
Bernard Félix, pasteur